En général, je donne des consultations au Centre Crousse où je reçois uniquement sur rendez-vous (via le gsm, le tél. fixe, e-mail, messagerie sms).
Rien de plus idéal qu’un entretien en face à face, de visu, surtout quand la thérapie devient cocréative, mais le réel nous en empêche pour le moment.
Pendant cette période de confinement dans le cadre du coronavirus COVID-19, nous prenons toute l’importance des téléconsultations dans le suivi psychothérapeutique indispensable. Les consultations en ligne, notamment par le biais du chat vidéo, sont une alternative possible pour les soins et la thérapie psychologiques.
Voici comment télécommuniquer :
Modalités pratiques
J’utilise le logiciel Zoom.us qui est une plate-forme en ligne cryptée, sécurisée. Zoom fonctionne sur des équipements munis d’une webcaméra et d’un microphone tels que les ordinateurs de bureau, les ordinateurs portables, les tablettes et les appareils mobiles.
En télécommunication mon dispositif est le suivant :
Vous devez prévoir un lieu privé et sécurisé pour les séances. Afin de profiter de manière optimale de cette consultation, assurez-vous que vous êtes installé(e) dans un endroit calme et chaleureux où vous vous sentez à l’aise, en sécurité, confortable.
Je vous demanderais de :
Privilégier la connexion sur un ordinateur.
Prévoir un casque si cela augmente la confidentialité.
Vérifier que l’ordinateur est muni d’une caméra.
Vérifier la charge de la batterie (prévoir un raccord au secteur pour ne pas être coupé).
Prévoir un éclairage le plus indirect possible, suffisant pour qu’on puisse voir votre visage.
Me communiquer votre adresse mail.
Toute demande de consultation en ligne doit être adressée, au préalable, par message écrit ou oral soit via le mail, sms, tel. fixe, gsm où vous êtes invité(e)s à indiquer vos disponibilités horaires. Vous pouvez me contacter afin de prendre rendez-vous ou, tout simplement, pour avoir quelques renseignements.
Au moment de l’entretien en vidéoconférence, fixé ensemble au préalable, voire 10’ avant, je vous enverrai, par mail, un lien sur lequel vous aurez à cliquer pour rejoindre la vidéoconférence. Nous prendrons un peu de temps pour assurer tous les réglages et démarrerons l’entretien ensuite qui durera +/- 45’.
Au cas où j’utiliserais l’hypnothérapie je vous demanderais de prévoir du matériel adéquat c’est à dire un fauteuil confortable, un tapis de relaxation ou un divan.
Dans le cas d’une représentation psychodramatique je vous demanderais de prévoir quelques chaises (simples chaises, tabourets). Je vous demanderais également de prévoir quelques feuilles blanches et crayons (de couleur de préférence), marqueurs au cas où nous travaillerions de manière symbolique.
En cas de coupure de la communication, je relancerai un appel via le logiciel ou le gsm, le tél. fixe, sms.
Le paiement se fera après la consultation via un virement sur mon compte bancaire (les détails du compte bancaire seront donnés lors de la première télé consultation).
Bien à vous,
Jacques Michelet,
Tél. : 02/7715369
Gsm : 0498253830
Psychologue, psychothérapeute-psychodramatiste et hypnothérapeute, je travaille avec des adultes, familles, parents, couples, étudiants, seniors et personnes vivant avec un handicap mental.
Le mot colère vient du latin cholera, bile, colère ; du grec χολέρα, qui signifie non pas bile, mais choléra. « Colère » n’est entré qu’assez tard dans la langue ; le mot habituel dans les âges anciens était ire ; puis est venu chole, bile (χολὴ, bile) ; chaude chole, pour dire emportement, a été longtemps usité. La colère indique un état affectif violent. Ses synonymes sont le courroux, l’emportement. Ses antonymes sont l’apaisement, le contentement, la douceur, la modération, la patience.
La colère, émotion contemporaine
« La colère est sans doute la plus fréquente et la plus intense des émotions si bien qu’elle amplifie tout ce qu’elle suscite. Elle est composite : au contact d’autres affects, elle entre en effervescence, elle les magnétise pour produire des molécules colériques et, dans cette réaction chimique, s’intensifie d’autant. C’est sans doute la raison pour laquelle, à l’ère de l’ego-roi, elle est valorisée par l’individu contemporain. La colère est un signe de puissance, de défense et de création de soi. Savoir se mettre en colère semble parfois une condition de l’existence dans le monde actuel, comme si elle était devenue un fait social. Serait-elle l’émotion de notre époque, comme le fut le spleen pour les romantiques ou le Peace and Love pour la génération des années 60 ? La colère, c’est la vie qui palpite dans le corps de l’enfant qui naît comme dans le coeur de l’homme livré au mal le plus absurde. Elle est originelle et immémoriale. » Pour Michel Erman , dans son livre « Au bout de la colère, Réflexion sur une émotion contemporaine » la colère tiendrait plutôt d’une intelligence sensible qui signe la limite entre « ce que nous voulons et ce que nous ne voulons pas ». Il ne s’agit évidemment pas de se laisser entraîner par elle mais « d’agir sur ou avec elle ».
Le mot éthique vient du grec ethikos signifiant « moral » et de de ethos signifiant « mœurs ». Etymologiquement le mot « éthique » est un synonyme, d’origine grecque, de « morale ». Il a cependant, de nos jours, une connotation moins péjorative que « morale » car plus théorique ou philosophique. L’éthique s’attache aux valeurs. L’éthique est une réflexion sur les valeurs qui orientent et motivent nos actions. Cette réflexion s’intéresse à nos rapports avec autrui et peut être menée à deux niveaux. Au niveau le plus général, la réflexion éthique porte sur les conceptions du bien, du juste et de l’accomplissement humain. Elle répond alors à des questions comme : « qu’est-ce qui est le plus important dans la vie ? que voulons-nous accomplir ? quels types de rapports voulons-nous entretenir avec les autres ? Les valeurs deviennent ainsi des objectifs à atteindre, des idéaux à réaliser. À l’échelle individuelle, nos actions sont autant de moyens d’actualiser nos valeurs. À l’échelle collective, l’imposition de règles est aussi un moyen de réaliser l’idéal partagé ; les actions qui vont dans le sens de l’idéal deviennent des devoirs, des obligations. Les règles, cependant, sont générales et ne peuvent couvrir toutes les situations où des choix d’actions sont nécessaires. C’est pourquoi la réflexion éthique porte aussi, au niveau particulier, sur les cas embarrassants et les dilemmes. Elle répond alors à des questions comme : quelle est la valeur la plus importante dans cette situation ? quelle est la meilleure décision éthique dans ces circonstances ?
Le terme « éthique » renvoie à la visée (intention) qui sous-tend l’activité d’un sujet en acte(s). « L’éthique peut se définir comme l’interrogation qui place d’emblée un sujet qui agit devant la question de « L’AUTRE ». J’entre dans le registre de l’éthique quand l’autre fait question : est-ce que « je le traite comme une fin ou seulement comme un moyen » (Kant) ? Est-ce que je le reconnais comme un « sujet » avec qui je peux engager une rencontre ? Ou bien est-ce que j’en fais un objet qui peut servir mes intérêts et contribuer à ma satisfaction ? » (1)
L’éthique est une visée de l’être humain. C’est elle qui détermine les actions qui sont menées et donc les techniques qui en découlent. Savoir ce que nous faisons est, notamment, une question posée par l’éthique. Platon, Aristote et d’autres philosophes antiques et contemporains en ont largement débattu. La question posée par Aristote est celle de savoir quelle est la fin dernière de l’homme, c’est-à-dire une fin par rapport à laquelle les autres fins ne seraient que des moyens et qui ne serait pas elle-même moyen pour une autre fin. L’éthique constitue une réflexion sur l’action, renvoie à la question du savoir sur le faire.
La règle d’or de l’éthique est la suivante : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fît ». L’éthique est au fondement de l’humanité. Elle est légitime : « Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d’une vie authentiquement humaine sur terre » (2) Qu’est-ce l’éthique pour chacun ? Question à laquelle chacun devrait réfléchir, me semble-t-il…
Nous revenons donc à la question du choix que nous faisons dans (de) notre vie qui est lui-même relié à notre éthique de vie personnelle. Agir conformément à son éthique c’est agir en accord avec ses propres valeurs, en donnant le meilleur de soi-même dans ce que l’on fait, en restant en harmonie avec qui l’on est, et, si possible, avoir une vie qui nous a donné l’occasion de nous dépasser, de nous consacrer à autre chose qu’à nous-mêmes et d’apporter quelque chose à l’humanité, même très humblement, même si c’est infime. A propos de la question de « faire le bien » je souhaite, ici, faire référence, en quelques mots, à l’éthique de Spinoza (3) qui me semble intéressante : « L’éthique, telle que Spinoza la développe, vise la « vie bonne » : il ne s’agit pas seulement de « faire le bien », il s’agit aussi « d’être bien ». Ainsi, la fin que vise l’éthique est ce que Spinoza appelle la liberté et la « béatitude ». Il s’agit de passer de l’état ordinaire de servitude, d’esclavage à l’égard de nos passions à un état de liberté, il s’agit aussi de passer de l’état ordinaire d’anxiété dans lequel nous plongent nos passions à un état de joie perpétuel que serait la béatitude ou félicité. Il s’agit ici, comme en morale, de fins qui valent pour elles-mêmes : être joyeux, cela ne sert à rien, sinon à être joyeux, de même pour la liberté… La connaissance éthique n’est pas qu’un savoir théorique et rationnel, c’est en même temps une intuition, c’est-à-dire ce qu’on peut appeler une expérience intimement vécue (non pas l’expérience sensible de quelque chose d’extérieur mais une pensée vécue en même temps qu’elle est pensée et inversement) : il s’agit de goûter la « vie bonne » en même temps qu’on la comprend. »(4) A propos de la joie, voici ce que Matthieu Ricard (5)nous en dit dans son livre « A Nous la Liberté ! »(6) co-écrit avec Christophe André (7) et Alexandre Jollien (8): « La psychologie positive, la vraie, nous montre que les émotions positives comme la joie, la gratitude, l’émerveillement, l’enthousiasme, l’inspiration et l’amour sont bien plus qu’une simple absence d’émotions négatives. La joie, par exemple, est d’avantage que l’absence de tristesse. Cette dimension est source de profondes satisfactions et nous permet de construire notre force d’âme, à l’égard de l’approche de la mort notamment. »
L’éthique professionnelle
En éthique professionnelle, la réflexion porte sur les valeurs qui motivent les conduites des professionnels et qui sont actualisées dans les codes de déontologie. Le but de la réflexion éthique est de déterminer non pas les valeurs les plus motivantes, sur le plan subjectif, mais celles qui peuvent justifier rationnellement notre action, celles qui constituent de bonnes raisons d’agir dans un sens ou dans l’autre. L’éthique professionnelle, c’est aussi une charte d’engagements, de responsabilités et de comportements adoptés par une structure et visant à évaluer les conséquences des actes et actions de toute personne physique ou morale affiliée à la société.
En psychothérapie, la question des méthodes et des moyens doit renvoyer d’abord à celle de l’éthique. Il s’agit de penser sa pratique et d’élaborer psychiquement les situations rencontrées. Avoir assimilé les outils et techniques relatifs à la pratique ne suffit pas. S’interroger, par contre, sur le sens des actes que l’on pose et sur les valeurs qui les sous-tendent permet d’en être plus conscient, de se rapprocher des objectifs poursuivis et de mieux cadrer ses interventions.
La réflexion et l’action
o La réflexion sans l’action introduit l’inertie.
o L’action sans la réflexion introduit l’agitation.
o L’action et la réflexion conjugués introduisent du sens et une direction, l’ouverture de soi à ce que vit l’autre, sans être submergé, sans se laisser submerger et sans submerger l’autre par nos « bons » sentiments !
L’action sans la gesticulation :
« Cet idéal de paix intérieure est un point de départ de l’engagement, il débouche sur une action, avec une économie de moyens. C’est l’action sans la gesticulation. » (9)
La réflexion lente :
« Est-ce que toutes nos réflexions ne sont pas à contre-courant de ce que propose notre époque ? Mouvement de changements permanents, flux continus d’informations et de distractions, incitation à réagir rapidement plutôt qu’à réfléchir lentement, réflexions basées sur les images plutôt que sur les écrits, connexion constante avec proches, médias ou même inconnus… »
(1).Philippe Meirieu, cours de philosophie : morale et éthique https://www.meirieu.com/CoursPhilo/coursphilo2.pdf
(2). Jonas, Les principes responsables, une éthique pour la civilisation technologique, Ed. Du Cerf, 1993, Paris, p. 30.
(3).Baruch Spinoza (1632-1677), également connu sous les noms de Bento de Espinosa ou Benedictus de Spinoza est un philosophe hollandais dont la pensée eut une influence considérable sur ses contemporains et nombre de penseurs postérieurs (Hegel, Nietzsche, Gilles Deleuze, …)
(4)Spinoza et Nous : commentaires sur l’Ethique : http://spinozaetnous.org/ethiq/expl.htm
(5) Matthieu Ricard, né en France en 1946 et fils du philosophe français Jean-François Revel et de l’artiste peintre Yahne Le Toumelin, est moine bouddhiste, auteur de livres, traducteur et photographe. Après un premier voyage en Inde en 1967 où il rencontre de grands maîtres spirituels tibétains, il termine son doctorat en génétique cellulaire en 1972, et part s’installer définitivement dans la région de l’Himalaya où il vit maintenant depuis plus de 40 ans.
(6)Alexandre Jollien, Christophe André, Matthieu Ricard, A nous la Liberté ! L’Iconoclaste et Allary Editions, Paris, 2019, p.483.
(7)Christophe André est un psychiatre et psychothérapeute français né le 12 juin 1956 à Montpellier. Spécialisé dans le traitement et la prévention des troubles émotionnels, il est l’auteur de nombreux ouvrages portant sur cette thématique. Il est l’un des premiers à avoir introduit l’usage de la méditation dans les pratiques de soin en France. Un sujet que l’on retrouve d’ailleurs dans plusieurs de ses livres.
(8)Alexandre Jollien, né le 26 novembre 1975 à Savièse, est un écrivain et philosophe suisse. Suite à son étranglement par cordon ombilical à sa naissance, il est atteint d’athétose.
Son premier ouvrage, Éloge de la faiblesse, paru en 1999, a été accueilli par le prix Mottart de l’Académie française de soutien à la création littéraire et le prix Montyon 2000 de littérature et de philosophie. Spécialisé dans la philosophie helléniste, il est également conférencier et intervient dans le cadre du rapport au handicap.
(9)Alexandre Jollien, Christophe André, Matthieu Ricard, A nous la Liberté ! L’Iconoclaste et Allary Editions, Paris, 2019, p.439.
« L’agir expressif, c’est la façon dont le corps se mobilise au service de la signification, c’est-à-dire au service de l’acte de signifier à autrui ce que vit le ‘Je’ »[1]
« Essentiel à la compréhension du sens, l’agir expressif est également une façon d’agir sur son interlocuteur, et donc de le transformer au travers du dialogue intersubjectif. Ainsi, en mobilisant le corps (dans notre culture : arrêt brutal de la parole ou cri, accélération ou blocage de la respiration, yeux rouges fixant autrui…), la dramaturgie de la colère permet de signifier à l’autre son état, puis dans un second temps, de lui faire connaître ses propres limites de tolérance émotionnelle. »[2]
L’angoisse est l’affect[2] (Du latin affectus (« étataffectif, disposition ») par excellence, au cœur du procès de la subjectivation. « L’angoisse survient sur le mode de la coupure : elle est arrêt et immobilité, entonnoir, abîme temporel et aussi mutisme atterré, assiette d’immobilité, dit Lacan. »[3] « On ne connaît pas d’affect qui n’ait son répondant corporel et pour penser l’affect il faut « en passer par le corps »[4]. L’implication du corps dans l’affect est, en effet, bien patente. Lacan évoque la décharge d’adrénaline mais il a bien d’autres exemples : la boule d’angoisse dans la gorge, le tremblement des mains, de la voix dans l’intimidation, les jambes qui flageolent, le cœur qui bat, les larmes, etc. »[5]
Les sortes d’angoisse
L’angoisse est une réminiscence de quelque chose
d’immémorial. Elle est inscrite dans l’âme et le corps. Il existe trois sortes
d’angoisse :
L’angoisse du réel ou de la réalité extérieure, devant
un danger extérieur. Nous n’avons pas de pouvoir sur celle-ci. Il y a ce qui
dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous. La sagesse consiste à bien
faire la différence. « Que Dieu me donne la force de supporter ce qui
ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être, mais aussi la
sagesse de distinguer l’un de l’autre »[6].
L’angoisse névrotique c’est-à-dire celle du Moi.
Le Moi est l’auteur de l’angoisse. Le Moi subit et s’angoisse. La forme peut
être passive ou pronominale. On peut la canaliser. On peut la subir et aussi la
produire. Le seul pouvoir que nous avons sur l’angoisse c’est de s’angoisser
grâce à la représentation théâtrale p.ex. S’angoisser c’est angoissant mais ce
n’est pas pire que d’être angoissé ! L’angoisse est radicale mais elle
permet une ouverture d’un possible par la symbolisation contrairement au
désespoir qui nie l’angoisse et ferme les possibles. L’intérêt du langage est
qu’il permet une ouverture et une fermeture. Et ce qui a été fermé par lui peut
être ouvert par lui.
L’angoisse du Sur-Moi qui est une angoisse
morale. Elle est constructive si elle n’est pas excessive.
La propriété de l’angoisse est
sa transférabilité. L’angoisse chez l’autre rencontré déstabilise. Nier
l’angoisse provoque une recherche de maîtrise.
L’angoisse
est sans cause, mais non pas sans objet.
« L’angoisse est sans cause, mais non pas sans objet » et
désigne Das Ding[7], c’est en cela qu’ « elle
ne trompe pas » et fait certitude, non
de l’ordre du savoir, mais du réel[8].
Elle oriente le sujet dans son rapport au désir de l’Autre, au plus près de ce
qui le détermine comme sujet lié à la condition d’un objet, fondamentalement
l’objet perdu. Substitut de l’objet perdu, l’objet a[9]
est un objet autour duquel tourne la pulsion. « Ce
dont il s’agit, c’est notre rapport angoissé à quelque objet perdu, mai qui
n’est sûrement pas perdu pour tout le monde. »[10]
Non seulement elle n’est pas sans objet, mais elle désigne
très probablement l’objet, si je puis dire, le plus profond, l’objet dernier,
la Chose.[11]
L’angoisse
est la manifestation spécifique du désir de l’Autre.[12]
L’Autre est celui qui me voit[13]
Sur la voie qui condescend à mon désir, ce que l’Autre
veut, ce qu’il veut même s’il ne sait pas du tout ce qu’il veut, c’est pourtant
nécessairement mon angoisse.[14]
L’Autre serait un radicalement Autre, la mante religieuse au désir vorace à
quoi ne me lie aucun facteur commun.[15]
Lacan illustre l’angoisse comme affect du désir de
l’Autre par l’image de la mante religieuse. Imaginons, dit-il, que je porte un
masque et que je me trouve face à une mante religieuse. L’angoisse surgit quand
je ne sais pas quel masque je porte et donc ce qui pourrait m’arriver, au vu de
ses instincts carnassiers. Mais après l’introduction de l’objet a, Lacan précise
que la fonction angoissante du désir de l’Autre est liée au fait que nous ne
savons pas quel objet a nous sommes pour ce désir. Car fondamentalement, nous
sommes le petit a de l’Autre, ce qui est perte du côté de notre être et révèle
la fonction décisive du désir de l’Autre. Dans son dixième séminaire, Lacan
précise que l’angoisse est liée au désir
de l’Autre. Lacan commence d’ailleurs, dès la première séance du 14 novembre
1962, par se mettre en scène dans une situation fantasmée : portant un masque
d’animal, il se tient en face d’une mante religieuse géante. Incapable de voir
son reflet dans l’œil de l’insecte qui se tient en face de lui, il ignore tout
de l’animal représenté par son masque, ouvrant donc la possibilité de devenir
une proie pour la mante religieuse. Cette situation engendre une question
brûlante à propos de l’Autre : que me veut-il « Que vuoi ? » Et c’est cela
précisément qui illustre, affirme Lacan, « le rapport essentiel de l’angoisse
au désir de l’Autre » [16].
L’angoisse est un signal
L’angoisse, et Lacan rejoint Freud là-dessus, est bien un signal.
Mais elle n’est pas le signal d’un danger interne comme le pensait Freud. Non,
l’angoisse signale au sujet qu’il est dans le collimateur du désir de l’Autre,
et d’être dans ce collimateur-là va nous remettre fondamentalement en question,
interroger notre propre désir, notre a ; ce désir de l’Autre, à l’image du
face-à-face avec la mante religieuse, ce désir de mon a peut m’annihiler :
c’est là que l’angoisse nous envahit. L’angoisse est là car l’on ignore quel a
l’on est pour le désir de l’Autre, désir qui nous renvoie à l’ignorance de
notre propre a. Lacan met l’accent sur la dimension de signal de
l’angoisse. « C’est un signal avec ce qui se passe concernant la relation
du sujet avec l’objet a. »[17]
L’angoisse et le manque du manque
« Si tout d’un coup ça ne manque pas, c’est à ce moment
là que commence l’angoisse[18]
« Ne savez-vous pas que ce n’est pas la nostalgie du sein maternel qui
engendre l’angoisse mais son imminence. Ce qui provoque l’angoisse c’est tout
ce qui nous annonce, nous permet d’entrevoir, qu’on va rentrer dans le giron.
Ce n’est pas, contrairement à ce qu’on dit, le rythme ni l’alternance de la
présence-absence de la mère. La preuve en est que ce jeu présence-absence,
l’enfant se complet à le renouveler. La possibilité de l’absence, c’est ça, la
sécurité de la présence. Ce qu’il y a de plus angoissant
pour l’enfant, c’est justement quand le rapport sur lequel il s’institue, du
manque qui le fait désir, est perturbé, et il est le plus perturbé quand il n’y
a pas de possibilité du manque, quand la mère est tout le temps sur son dos, et
spécialement à lui torcher le cul, modèle de la demande, de la demande qui ne
saurait défaillir. »[19] Pour Lacan l’angoisse est liée au manque du manque. C’est
justement l’absence du manque de la mère, « quand il n’y a pas de possibilité
de manque, quand la mère est tout le temps sur son dos », c’est cela qui
angoissera l’enfant. L’exemple du jeu de la bobine que Freud a observé chez un
enfant d’un an et demi illustre bien cette idée d’un équilibre entre présence
et absence ; et c’est lorsque cette absence, ce vide est entièrement comblé que
surgit l’angoisse.
Observons dans nos
sociétés contemporaines cette obsession à combler les manques. Le modèle de
surconsommation dans lequel nous vivons révèle cette angoisse du manque.
Or paradoxalement c’est justement le
manque du manque qui participe à l’angoisse. N’est-ce pas là une des raisons
qui expliquerait l’explosion de la consommation d’anxiolytiques ?
« Aujourd’hui le thème de l’angoisse est partout, sous
des noms divers et sous couvert de traumatisme. »[20]
« On parle beaucoup de la montée de la dépression dans
notre époque, mais la vraie maladie d’humeur du capitalisme, c’est
l’angoisse…Le capitalisme scientifique avec ses effets techniques destitue les
sujets bien plus radicalement que l’analyse : il en use et en abuse à
titre d’instrument. Si on en fait plus de cas aujourd’hui de la dépressivité
généralisée que de l’angoisse, c’est, je crois, simplement parce que le sujet
déprimé se soustrait davantage à la machine productive et coûte plus cher que
l’angoisse qui, elle, peut même être
stimulante. L’angoisse est aujourd’hui renommée : stress, pression, crise
de panique, etc. ; mais ça ne change rien. Le discours capitaliste décrit
le rapport de chaque sujet avec les objets à produire et à consommer ; En
ce sens, d’ailleurs, il réalise bien une forme de fantasme : le lien
direct du sujet à un objet a, sauf
que cet objet est collectivement conditionné par toute l’économie. Il est
frappant qu’aujourd’hui on trouve légitime, normal, que chacun soit animé par
le goût du profit, de l’accumulation, et même en est fier. Voyez le fameux
couple desdits battants et perdants. Times
Magazine en présente chaque semaine
un petit encadré où winners et loosers se font face avec leurs photos, ces deux visages souriants
et égaux dans leur vacuité. Dès 1970, Lacan a posé que le discours capitaliste,
à l’inverse, défaisait le lien social, défaisait toutes les solidarités et
laissait chacun dans le face-à-face avec les objets plus-de-jouir.[21]
L’Angoisse
et l’action
« Toute activité humaine s’épanouit dans la certitude,
ou encore qu’elle engendre la certitude, ou d’une façon générale, que la
référence à la certitude, c’est essentiellement l’action. Agir c’est arracher à
l’angoisse sa certitude. Agir c’est opérer un transfert d’angoisse. »[22]
Ceci pourrait expliquer, en partie, pourquoi certaines personnes ne restent
« pas en place ». Dans ce cas on parle plus d’hyperagitation ou
d’hyperactivité. Le sujet hyperkinétique, quant
à lui, traduit en acte et en agitation motrice l’agitation psychique qu’il ne
peut gérer, faute de symbolisation
suffisante. Après les enfants « hyperactifs », ce sont maintenant les
adultes stressés, distraits, débordés ou débordant d’activités qui
souffriraient de TDAH : « trouble déficit de l’attention avec ou sans
hyperactivité ». Or ce trouble est considéré comme un problème important
de santé publique par les uns, comme une fausse épidémie par d’autres – et
comme une catastrophe par ceux qui s’élèvent contre la prescription associée de
dérivés d’amphétamine dont on ignore les effets à long terme. L’hyperactivité peut
être vue comme un trouble psychosomatique renvoyant à un processus auto-calmant
paradoxal. L’hyperactivité de l’enfant, quant à elle, peut renvoyer également à
des troubles de l’attachement, à des troubles de la contenance psychique en
lien avec une défaillance du holding initial et des carences de
l’environnement.
L’angoisse et l’urgence
Un constat :
Les services d’urgence médicale sont débordés actuellement
par le nombre croissant de patients se présentant aux « urgences ».
Le constat fait par les différents chefs de service urgentiste : les
patients qui se présentent ont, en général, un niveau d’angoisse très élevé et
demandent donc une réponse rapide !
De
l’immédiateté à la médiateté, à la médiation d’un évènement :
Nous
sommes souvent amenés à penser et agir dans l’urgence quand au contraire il est
urgent de se mettre à penser dans la durée et une relative sérénité. La
médiation consiste à privilégier un travail favorisant les processus de
symbolisation difficiles à mettre en place seulement par des interventions
verbales. La médiation nous protège de l’immédiat, elle nous protège d’un
contact direct. L’immédiat, au sens étymologique, serait de l’ordre de la
violence, de l’action directe. La médiation permet que l’on passe en quelque sorte
de deux (la relation duelle) à trois. C’est un espace où nous pouvons y
affronter toutes les sortes de menaces qui pèsent sur nous, tout en étant hors
menace. Le groupe thérapeutique, en raison de son cadre bienveillant, est un
lieu dont on peut dire qu’on s’y exprime, s’y confronte avec des problèmes qui
nous déstabilisent, tout en entrant dans un processus de structuration. L’urgence
amène l’hyperagitation.
Je pense que dans cette hyperactivité la pensée n’a plus de recul pour
s’apaiser, apaiser, se faire confiance et faire confiance. Dès lors tout
devient urgent alors qu’il est urgent de se mettre à penser. L’urgence, pour
nous, consiste à prendre du temps et aussi de ne pas toujours faire. Accepter
de ne pas toujours faire (être toujours dans l’agir) c’est permettre d’être. Un espace de parole respectant le rythme de
chacun, permettant une décharge-recharge émotionnelle, permettant de passer de
la plainte à la demande, l’expression de ses difficultés singulières reste
indispensable. Nous tombons malade à force de ne pas faire de nous-mêmes des
« patients », alors que se faire « patient » guérit !
Angoisse et psychothérapie
La psychothérapie est un lieu
de symbolisation, de représentation et de remémoration. On s’y soigne
en se remémorant. En se remémorant on rejoue. En rejouant on symbolise. On se
« ré-origine ». On peut se soigner en symbolisant le non-approprié de
l’histoire subjective vécue. Le tableau des années oubliées peut se
ré-organiser dans une perspective devenue alors constructive. La représentation, quant à elle, est une re-présentation c’est-à-dire
une présentation nouvelle. Elle a une fonction de libération et de
re-création. Elle constitue une reprise du vécu sur le plan symbolique
(symbolisation). Elle permet à l’enfant d’accepter le traumatisme de la
séparation sans en être détruit, sans non plus se réfugier dans l’imaginaire
pur. Le jeu est là, précisément, pour maintenir en œuvre la fonction de
représentation qui lui permet en l’occurrence d’interpréter un fait nouveau au
lieu de le subir. La fonction de représentation sert de clivage entre
l’imaginaire et le réel. Elle sauve l’homme du délire en lui ouvrant le champ
symbolique. Par la représentation, le mot commence par fonctionner comme signe
c’est-à-dire non plus comme simple partie de l’acte mais comme évocation de
celui-ci. « Parler, c’est désigner l’objet absent, passer de la distance à
l’absence comblée par la représentation…. Penser, c’est se représenter mais dépasser les
représentations. Les mots, les signes représentent la présence dans l’absence.
Le langage « est » une présence-absence, présence évoquée, absence
remplie. »[23]
L’expression de l’angoisse et des émotions
dans un groupe thérapeutique
Dans un groupe l’émotion
d’une personne peut-être très vive et peut-être masquée, contenue par un
silence. La représentation « cathartique » d’une scène
peut permettre à la personne de s’exprimer malgré ses difficultés verbales, de mettre une forme à son vécu, d’extérioriser ce qu’elle vivait mal en elle afin de
mieux l’intégrer et d’être donc plus disponible pour le présent et le futur.
Dans un groupe le jeu permet à d’autres participants du groupe d’exprimer, à
leur tour, des difficultés vécues en famille, des traumatismes subis.
L’avantage indéniable est de pouvoir en parler dans un cadre précis et de
mettre des mots à la place des maux. Le soulagement et l’amélioration
psychologique de la personne viendra d’ailleurs souvent par l’expression de ce
qui jusque là est resté imprimé. Après une certaine décharge émotionnelle, la parole peut se charger à nouveau car elle
s’adresse à quelqu’un. En quelque sorte nous faisons circuler le métro de ce
qui n’est pas dit en dessous du boulevard de ce qui est difficile à dire !
Le cadre, quant à lui, a pour fonction l’inscription de l’autre qui va
permettre une symbolisation. La marque délimitée par le processus
psychothérapeutique produit du sens, triangule, relie les morceaux éparpillés
du patient et permet à la pensée de reprendre un relais. Dans la mesure où
certaines personnes n’ont pas accès facilement à une élaboration psychique par
la parole, la représentation jouée dans un groupe de thérapie permet un travail
sur soi à partir du ressenti, des émotions et impressions. On n’est pas seul
avec ses difficultés. Celles-ci peuvent être partagées. Dans le groupe la
personne n’est pas renvoyée à sa déficience, à sa difficulté à gérer seul son
monde interne mais elle est accompagnée dans cette partie d’elle même pour en faire
tout de suite, dans l’ici et maintenant, quelque chose d’autre. Le groupe,
espace tiers de « confrontation » et cadré, libère la parole. Les
mots et les émotions reliés aux gestes peuvent y être décodés. Dans cet espace
tampon ou amortisseur, ce sas de décompression,
les sensations éprouvées et les mots vont mettre du lien et donner du sens. Corps et psyché peuvent s’ordonner et une activité de penséepeut mieux prendre sa place. Le groupe, matrice à tricoter des liens, permet de retrouver une certaine unité et un espace
psychique propre. Grâce à un autre, on passe dans une nouvelle perspective de
communication. Chaque participant devient « co-thérapeute » de l’autre. L’identification à un semblable permet
dans le cadre de l’enveloppe du groupe, d’aller mieux. Mais « le
psychodrame ne représente pas seulement la possibilité d’explorer les conflits
intra-psychiques. En stimulant la participation rythmique à la matrice
communicationnelle d’ensemble, qu’ensemble les participants sont en train de constituer,
il permet à chacun une renarcissisation énergétique. »[24]
Par la verbalisation des éprouvés, le groupe devient une enveloppe corporelle pour chacun. Cette enveloppe du groupe renforce
l’enveloppe individuelle défaillante. « L’enveloppe accomplit une fonction
de transformation : mutatis mutandis, le
groupe comme enveloppe est un appareil de la formation et de la transformation
de la réalité psychique »[25]
La mise en scène de ses sensations apporte du contenant et les échos de
chacun : souvenirs, images, scènes vécues, associations diverses. Le
groupe thérapeutique favorise les échanges dans un cadre structuré, remet en
circulation les émotions, les pensées et la parole. Il permet de différer et de
réinstaurer du temps et de l’espace pour soi. Le but final est de permettre une
meilleure autonomie psychique où il n’est plus question de se satisfaire uniquement
d’être porté mais de trouver du plaisir à porter et à se transporter soi-même
dans une mise en pro-jet[26] !
L’angoisse et l’hypnothérapie
L’hypnothérapie peut
permettre d’utiliser les ressources du passé et les rendre conscientes. C’est
aussi faire ce voyage intérieur à l’intérieur de notre propre monde qui va nous
permettre de profiter de ce moment pour apprendre, comprendre et développer quelque
chose d’extraordinaire en soi, nos capacités à se permettre d’être comme on
est, qui nous devenons. Françoise Dolto parlait d’un
« allant-devenant » quand elle évoquait la thérapie. La
psychothérapie est une co-création.
La personne consultante est en demande d’une aide par un(e) psychothérapeute
pour retrouver à son tour ses propres potentialités perdues à un
moment donné. Étant aidée à retrouver son propre potentiel d’autoguérison, la personne en souffrance pourra
devenir son propre thérapeute. La thérapie est une passerelle vers un réel
changement. Dans cette rencontre avec soi-même, dans ce rendez-vous avec son
meilleur ami l’on peut prendre le temps d’apprécier une autre façon d’être
soi-même, peut être plus proche de soi-même, dans une relation plus douce à
soi-même et dans un « endroit » où l’on peut, à son propre rythme, se
détendre, s’entendre et ressourcer. L’hypnothérapie Ericksonienne, ici, va être
très utile. La pratique de la Nouvelle Hypnose, créée par Milton H. Erickson[27], permet d’obtenir un
mode de fonctionnement psychique particulier caractérisé par le lâcher-prise(la
transe hypnotique). L’état de bien-être est un état hypnotique. Parler ne
suffit pas toujours ! L’inconscient va être utilisé pour donner de
l’inspiration à sa créativité et à ses prises de décision. L’hypnose permet
d’effectuer un travail de réaménagement psychique, l’utilisation de
nos ressources. La transe hypnotique a par elle-même un effet thérapeutique. L’hypnose ericksonienne puise parmi
plusieurs techniques de communication afin de provoquer un dialogue entre
celui-ci et le conscient : métaphores, recadrage, activation de rêves,
suggestions indirectes ou composées, altération sensorielle, etc. Erickson
disait : « L’hypnose, c’est une relation pleine de vie qui a lieu
dans une personne et qui est suscitée par la chaleur d’une autre
personne. » (Erickson).
Pour approfondir certaines questions j’invite le
lecteur à consulter ces quelques autres articles sur mon site web :
Affect – objet a – mante religieuse – signal – manque du
manque – médiation – psychothérapie.
[1]
J. Lacan, Le Séminaire livre X, L’angoisse,
Ed. du Seuil, 2004, p.28.
[2]
Étymol. ET HIST. − 1942 affect, psychol. et psychanal. « état
affectif élémentaire » (P. J. Jouve, Tombeau
de Baudelaire, éd. du Seuil, Paris, p. 14 ds Rheims 1969 : Ces condamnations ont précipité l’affect angoissé de Baudelaire dans un tourment continuel, de
révolte inutile, de détachement accompagné d’attachement et de revendication);
1946 id. « id. » (E. Mounier, Traité du caractère, p. 438 : (…) dans l’ombre du
moi, une charge émotive, l’« affect », [entre
guillemets dans le texte] qui reste agressive et disponible, prête à se porter
sur d’autres objets …); 1951 id. « id. » (A. Malraux, Les Voix du silence, 318 : Comme toute conversion, la
découverte de l’art est la rupture d’une relation entre un homme et le monde.
Elle connaît l’intensité profonde de ce que les psychanalystes nomment
les affects). Empr. à
l’all. Affekt « mouvement ou état affectif impétueux » (Hehlmann, Wörterbuch der Psychologie6, Kröner, Stuttgart, 1968, s.v. Affekt : R. Heller, Das Wesen der Affekte, 19462), spécialisé comme terme de psychanal., surtout à partir des premiers
travaux de Breuer et de Freud, Studien über Hysterie, 1895 (cf. Laplanche et Pontalis, Vocab.
de la psychanal., 1967 s.v. affect). All. Affekt dep.
1526 (Polit. Korresspond. von Strassburg, I, 263 d’apr. Kluge 1967; empr. au lat. affectus « état, disposition de
l’âme » dep. Cicéron (Tusc., 5, 47 ds Gaff.).
[3]
C. Soler, Les affects lacaniens, PUF,
2016, Paris, p. 25.
[7]
« Freud introduit « la chose » pour nommer ce qui dans le
complexe perceptif est la partie incompréhensible, inassimilable et qui échappe
au jugement. Lacan, en suivant le pas de Freud,
conçoit la Chose comme apparaissant dans le réel, retranché de la
symbolisation. La Chose” (Das Ding) qui
impose la catégorie du Réel est articulée, pour la première fois, à celle
d’imaginaire et de symbolique. Le Réel est, en ce sens, à l’opposé de la
réalité, ce qui doit être évité, contourné. Das Ding est originellement ce que
nous appellerons le hors-signifié. L’objet recherché, l’objet de la
satisfaction est toujours déjà perdu comme tel. Il ne sera jamais retrouvé.
On le retrouve tout au plus comme regret. Ce n’est pas lui que l’on retrouve,
mais ses coordonnées de plaisir, l’état de souhait et d’attente, la quête, la
tension. Au fond, ce n’est pas un objet de la perception mais un objet de la
satisfaction hallucinatoire, ce qui constitue notre horizon d’attente et
d’attention. Lacan peut donc dire tout aussi bien que nous qualifions cet objet
de perdu car il s’agit de le retrouver. Mais l’objet n’a jamais été perdu,
quoiqu’il s’agisse essentiellement de le retrouver. Toujours perdu ou
jamais perdu, jamais retrouvé mais toujours recherché : c’est la quête qui nous constitue, non l’existence de cet
objet. » Réf. : https://www.spp.asso.fr/la-chose-un-reste-inassimilable/
[8] Le réel correspond à la partie non représentative de
la pulsion dont Freud indique qu’elle ne peut être ni consciente, ni
inconsciente. Cette part instinctive de soi-même, non accessible aux
représentants psychiques préconscients et inconscients, est peut-être ce qui
nous aveugle le plus, ce qui est donné comme totalement évident, trivial ou
superficiel dès qu’interviennent des interactions réelles entre plusieurs
personnes. Le réel constitue ce qui est parti dans l’inconscient, ce qui est
impossible à dire, ce que personne ne sait, ce qu’on ne peut atteindre. C’est
dans la perte du réel que l’enfant va se donner des signifiants. D’après Lacan,
« le réel est ce qui résiste absolument à la symbolisation ». Il se
distingue de la réalité qui est toujours pensable. Il existe comme
impossible. « Le réel c’est l’impossible ». Il s’agit d’un
impossible qui ne cesse d’exister et qui ne cesse pas de ne pas s’écrire.
L’analyse le rencontre dans la cure sous la forme du trauma. Il n’est
saisissable que par bouts, que dans les « bouts du réel ». Le réel,
en effet, c’est le subi. Il constitue, avant tout, ce qu’on ne peut changer, ce qui heurte nos désirs, ce qu’il
faut constater : ainsi quand un malheur survient en notre vie. Le temps
est réel en ce que nous ne pouvons revenir en arrière, et faire que ce qui a eu
lieu n’ait pas eu lieu. L’espace est réel en ce que je suis, par lui, séparé de
ce que j’aime, des lieux où je voudrais vivre. Le réel est donc avant tout ce
avec quoi il faut compter, ce que je ne saurais négliger sans me perdre. D’autre
part, selon Piaget, le réel renvoie à tout ce qui existe effectivement par
opposition au fictif, à l’idéal, à tout ce qui n’est que le produit pur de
l’imagination. La construction du réel
devient une élaboration progressive de soi comme sujet et du monde comme
objet. Piaget distingue le « réel vrai » (les possibilités
réalisables mais non réalisées) et le « réel apparent » qui est
la seule réalité actuelle. Réf[8]Jacques Michelet, Handicap
mental et Technique du psychodrame, Ed. L’Harmattan, 2008, p.50-51.
[9]
L’objet a fut
développé par Jacques Lacan à partir de la notion de l’objet pulsionnel chez Freud
et de l’objet transitionnel chez Winnicott. Il a repris de Platon l’idée d’un
Agalma, objet représentant l’idée du Bien, et en tire l’expression
d’« objet a ». Cette expression décrit le désir comme phénomène caché
à la conscience, son objet étant un manque à être. Il manque donc toujours quelque chose, et ce « quelque
chose » ne peut être symbolisé. L’objet a est une particularité du désir. C’est la raison
même de l’emploi d’une expression mathématique, qui se veut rendre compte de la
difficulté de parler de cet objet, pourtant présent partout dans la pratique du
psychanalyste. Il est, en ce sens, extension de la pétition de principe
que constitue la pulsion. Le sujet
croit souvent savoir quel est l’objet de son désir. Or, il y a là un leurre. Ce
que la psychanalyse met en relief, c’est que, ce qui a pu causer son désir est perdu et que tous les objets, que
désormais il se propose, fonctionnent seulement comme des objets de
substitution.
[10] J. Lacan, Le Séminaire
livre X, L’angoisse, Ed. du Seuil,
2004, p.77.
Séances individuelles ou en Groupe pour couples et parents
Dans notre société, il existe peu de lieux et d’espace de parole où l’on peut venir déposer ses émotions et partager son ressenti.
L’école des parents n’existe pas mais un lieu de parole, un espace-temps de partage de vécu et de confrontation en présence d’un tiers professionnel peut permettre de trouver des pistes de solution aux questions, préoccupations répétitives rencontrées dans a vie quotidienne. Le couple peut déposer en séances individuelles ou dans le groupe (s’il est constitué) ses attentes, ses demandes et entrevoir de nouvelles perspectives constructives.
Le couple (hétéro et homosexuel) peut être à la fois conjugal et parental, l’un et l’autre, l’un ou l’autre. Il pourra se poser et se définir et se redéfinir comme couple de parents et d’amants en fonction des différents cycles de vie qui varient en fonction de l’évolution de chacun. Des questions surgissent alors concernant l’éducation des enfants, leur évolution psychosomatique, personnelle et scolaire.
La méthodologie d’une séance individuelle ou de groupe se déroule en trois temps:
– le temps pour comprendre, l’instant du dire où l’on vient déposer sa « valise », où l’on exprime ce que l’on a sur le cœur…
– le deuxième temps est celui de l’analyse, de l’intelligibilité, de la re-présentation, de la symbolisation, d’un décalage nécessaire, d’une autre approche… (C’est ici que sont utilisées des techniques spécifiques en fonction de chaque problématique évoquée : jeux de rôle, psychodrame, hypnothérapie, etc.).
– le troisième temps sera celui de la transférabilité dans sa vie quotidienne, d’une action nouvelle, de la créativité pensée…
Le groupe de parents, c’est un groupe d’échanges de parents sur leurs relations quotidiennes avec leurs enfants. Dans un lieu sécurisant et soutenant, en présence d’autres parents, chacun est invité à venir déposer ce qu’il a « sur le cœur » afin de prendre de la distance avec ses soucis de parent, évitant ainsi d’accumuler, d’être submergé, permettant éventuellement de se déculpabiliser, se désillusionner sur ce rôle, d’entrevoir différemment ses capacités, ses difficultés, d’expérimenter qu’il n’est pas seul à les vivre. Le fonctionnement du groupe peut être comparé à un orchestre résonnant et vibrant en chacun de nous, à nos frontières. Il constitue une énergie puissante qui aide à la transformation.
Organisation :
Un premier entretien de contact, d’information et d’analyse de la demande est nécessaire.
Lieu :
Centre Crousse, 11 rue au Bois à 1150 bxl (Woluwé Saint Pierre) :
psychothérapie, guidance, accompagnement, formation, supervision, santé mentale, développement personnel, sortir de la dépression, sortir du burnout, du trauma, hypnose, thérapie brève, projet de vie, orientation scolaire et professionnelle Psychothérapie, psychodrame – Thérapie brève, hypnose.
Les consultations sont strictement confidentielles.
En situation individuelle ou en groupe selon la demande:
Psychodrame individuel et/ou en groupe (analytique et morénien)
Hypnose Ericksonienne.
Analyse systémique
Thérapie brève
Analyse transactionnelle
Gestion de conflits
Gestion du stress
Le contrat thérapeutique (en thérapie brève):
« Le patient a le droit au soulagement le plus rapide, le plus complet et le plus durable possible de sa souffrance et ce de la façon la moins envahissante qui soit. Je ne lui demanderais rien d’illégal, rien d’immoral, rien d’impossible. En contrepartie il fera tout pour me rendre inutile aussi vite que possible. » Nicolas Cummings
Honoraires:
Toute première consultation est tarifée à 30€. Les honoraires seront fixés ensuite en fonction de l’orientation thérapeutique.